La métamorphose d’Eurodif

7.06.2017

Les magasins Eurodif prennent l’enseigne Bouchara, spécialisée dans la décoration.

Le groupe, implanté à Brest, développe un concept de linge de table plus haut de gamme.

Tati est en redressement judiciaire, Mim supprime des magasins… Le secteur du textile et du bazar est en crise. Spécialiste du prêt-à-porter depuis des années, Robert Lascar, le propriétaire du groupe brestois Omnium, entend éviter d’entrer dans cette tempête alors que Primark déboule en France.

« La décision est prise, indique-t-il aux « Echos », les 80 magasins Eurodif dont nous sommes propriétaires changeront tous d’enseigne en octobre prochain pour prendre celle de Bouchara. Nous laissons tomber la mode. »

Le concept de chacune des boutiques, développées en moyenne sur 1.000 mètres carrés de surface commerciale, va évoluer avec la vente de linge de table, d’objets de décoration, de vêtements d’intérieur pour les femmes…

Renforcer les ventes en ligne

« Nous avons testé notre nouveau concept dans un magasin laboratoire à Dijon, la clientèle répond présent », soutient Robert Lascar, qui va accompagner la relance de la marque Bouchara par une campagne de communication. Le service achats est en place, les gammes sont créées et fabriquées chez des façonniers en Asie, mais également dans le Maghreb et de plus en plus au Portugal pour limiter les délais de livraison. Parallèlement, le groupe va revoir son site internet afin de renforcer les ventes en ligne, dont le volume est jugé insuffisant.

Bouchara appartient au groupe Omnium depuis 1992, mais le nombre de ses boutiques était passé de 24 à 2 (à Cannes et à Annecy). Le groupe, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 638 millions d’euros, est également propriétaire de deux autres enseignes qui vont être pérennisées. Burton of London, qui propose des vêtements pour hommes et femmes et compte 135 boutiques. « Le potentiel est de 250 à 300 magasins, on revisite les collections pour y trouver plus de cohérence », indique encore le dirigeant d’Omnium. Et l’enseigne Devred, centrée uniquement sur le prêt-à-porter pour hommes. La croissance de l’entreprise en 2016 a été portée par cette marque.

Au cours des cinq dernières années, 120 magasins supplémentaires ont été ouverts pour un total de 330 boutiques principalement en succursales. Le concept est celui de vêtements moyenne gamme « au juste prix, on se désengage des promotions », précise à son tour Philippe Barbry, le président de Devred, dont le développement passe désormais par la création de boutiques à l’étranger, d’abord en Europe, mais aussi, depuis peu, au Maroc et en Amérique centrale.
LES ECHOS /// 15/05/2017

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